Galléasse
"Compromis entre la galère à rames et le galion, dans lequel les rames étaient conservées pour permettre la manœuvre quel que soit le vent, quoique des mâts et des voiles étaient également présentes. Afin de supporter mâts et gréements, les galéasses devaient être construites avec un tirant d'eau plus important que la galère. Elles portaient des voiles latines sur deux ou trois mâts, mais souffraient des inévitables effets du compromis, étant incapables de transporter la plus efficace voile carrée du navire à voile à cause de la forme de la coque [contredit par exemple de The Bull], adaptée de la galère. Pour la même raison, elles étaient incapables de conserver la vitesse et la manoeuvrabilité de la vraie galère. [...] Ce type disparut assez rapidement en tant que vaisseau de guerre." - The Oxford Companion to Ships and the Sea.
"Conversion directe de la galère marchande ou grande galère [...]. Longue de plus de 50 m. [...] avec un rapport longueur/largeur de 1/6 au lieu de 1/8. Il y avait de grandes soutes sous le banc de rame, et des châteaux de proue et de poupe hauts de trois ponts ; deux ou trois mâts, le plus grand devant, tous à voiles latines. Les bancs de rame étaient plus larges et robustes que ceux d'une galère, et construits avec un rempart fournissant une protection aux archers, et plus tard, aux couleuvriniers [installés] entre chaque banc de rame. Dans la version marchande les rames fonctionnaient selon le même système sensile que les galères [...]. Vers la moitié du siècle [XVIè ?] un nouveau style fut adopté, avec une seule rame maniée par un banc complet de rameurs ; les bancs étaient assez grands pour cinq rameurs, mais il est douteux qu'on les utilisait habituellement en si grand nombre ; de toute manière, la galéasse restait lente et maladroite comparée à la traditionnelle galère de guerre "légère". Son avantage résidait dans les grosses batteries à la proue et à la poupe, ainsi que dans ses bordées de pièces légères. [...] Sur l'océan, ses compromis la condamnaient, car elle n'avait ni les puissantes bordées et les capacités de navigation à la voile des navires de guerre, ni la mobilité de la galère. Cependant, ses qualités correspondaient à certaines conditions méditerranéennes, car elle survécut dans les flottes vénitiennes et fut copiée par d'autres puissances méditerranéennes. Elle ne survécut pas comme vaisseau marchand - sans doute en raison des compromis qui la rendaient inefficace sur l'océan. Le dernier grand convoi vénitien pour les Flandres partit en 1533, et les voyages vers le Levant cessèrent en 1564 ; les carraques assumèrent le transport des épices. (p. 86)" "Pour le transport des métaux précieux [espagnols, de l'Amérique vers l'Europe] un nouveau type de vaisseau fut construit, similaire à la galéasse vénitienne, avec des voiles latines et des rames ; elles étaient appelées gallizabras. (p. 111-112)" - of Empires: 1481-1654.
"Les vrais vaisseaux de guerre [de la Grande Armada, 1588] étaient les galères et les galéasses. [...] Les galéasses [...] étaient les vaisseaux de guerre les plus formidables. Elles avaient trois mâts, et étaient particulièrement pleines et rondes de proue. Leur largeur était si hors de proportion par rapport à leur longueur, qu'elles n'étaient guère que de lentes et maladroites plate-formes à artillerie, portant 50 canons. En plus des pièces derrière les sabords du pont d'artillerie, il y avait des pièces plus légères aux plats-bords et dans les châteaux avant et arrière, et à l'arrière du château avant et l'avant du château arrière, des couleuvrines sur pivot pour repousser les abordages. En raison de leur hauts ponts, le feu plongeant des galéasses était grandement craint par les vaisseaux plus bas sur l'eau. Sous le pont d'artillerie étaient 12 à 15 rames de chaque côté. Avec jusqu'à 300 rameurs, se remplaçant régulièrement les uns les autres, le vaisseau pouvait aller vite et manœuvrer de conserve avec les galères plus légères." - British Navy.
Dimensions
Equipage : 250 (galéasses turques, 1574, y compris troupes embarquées pour invasion) selon Papacy and the Levant (1204-1571) ;
Exemples
Galéasse vénitienne de la fin du XVIè, reproduite au musée naval de Venise. 50 m. de long, 8 m. de large, 3 m. de tirant d'eau. 700 tonnes environ. 49 rames. 30 canons dont 2 lourds et 28 plus légers ; plus 4 pièces légères sur pivots. Équipage : 700 hommes (y compris soldats) dont 343 rameurs. - warfare under oars, 4th to 16th centuries.
The Bull, Angleterre, peut-être prévue pour la défense de la Tamise. En service de 1546 à 1603+. 180 tonnes. Quatre mâts dont deux (avant, ou beaupré, et arrière, ou artimon) à voiles carrées, et deux à voiles latines. 22 paires de rames. 18 canons. Équipage : 100 plus 20 soldats. Convertie à un moment en vaisseau uniquement à voiles ; The Oxford illustrated history of the Royal Navy n'en fait pas état mais la qualifie de "navire à voiles plutôt que galéasse" (sans explication). 1, 2 (image),
The Great Galley/Great Bark, Angleterre. En service de 1515 à 1562 ; rames supprimées en 1542. 30 m. de long, 7,5 m. de large. 800 tonnes (500 tonnes à partir de 1542). 87 canons, dont 23 lourds, pierriers pour le reste. Équipage d'origine : 140 hommes dont 130 [typo probable ; plutôt 30] soldats et 30 artilleurs. - Warships, pp. 38-39 (avec image)
The Tiger, Angleterre. En service de 1546 à 1603. 200 tonnes. Trois mâts. 20 canons. Équipage : 92 plus 8 soldats. Utilisée en 1587 par Sir Walter Raleigh pour une transatlantique vers la Virginie. Convertie à un moment en vaisseau uniquement à voiles ; The Oxford illustrated history of the Royal Navy n'en fait pas état mais la qualifie de "navire à voiles plutôt que galéasse" (sans explication). 1,