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Arbalète
L'arbalète est une sorte d'arc monté perpendiculairement sur un manche, ce qui donne une arme en forme de croix, d'où son nom anglais (crossbow). L'arbalète tire des projectiles ressemblant à des flèches d'arc, mais plus trapus, nommés carreaux. L'arbalète utilise le même principe que l'arc (la force de torsion transmise à un projectile sous forme d'énergie cinétique, grâce à une corde). Cependant, contrairement à l'arc, la corde de l'arbalète est bloquée par un mécanisme, et est relâchée grâce à une gâchette. Cela permet de garder l'arbalète tendue pendant plus longtemps, et ainsi de mieux viser. De plus, le mécanisme de tir de l'arbalète donne une plus grande énergie au projectile, ce qui résulte en une trajectoire beaucoup plus tendue (par rapport à la trajectoire d'une flèche) et une meilleure force de pénétration. Par contre, l'arbalète est beaucoup plus difficile à tendre qu'un arc, et surtout, le processus de rechargement est bien plus long : là où un archer exercé tire dix flèches, un arbalétrier ne peut guère espérer tirer plus de deux carreaux par minute. On distingue deux modèles. Les arbalètes "légères", faites essentiellement pour la cavalerie, peuvent être retendues à la main (quoique pas aussi facilement qu'un arc) : elles sont plus pratiques, mais aussi moins puissantes. Les arbalètes "lourdes", faites pour l'infanterie, sont non seulement plus longues que leurs petites sœurs, mais aussi impossibles à retendre à la main (il faut un mécanisme spécial : cric, manivelle, etc.) : c'est le prix d'une puissance nettement accrue. A noter que le tir indirect, tout à fait possible à l'arc, est impossible à l'arbalète.
L'arbalète, apparue en Europe dès le 4° siècle (en tant qu'arme de chasse) et existant déjà en Chine lors de la Dynastie Han (-206), ne put jamais, malgré son perfectionnement progressif (utilisation de métal au lieu de bois pour l'arc, par exemple), détrôner l'arc. Elle était parfaite lors des sièges : utilisée à l'abri d'un mur ou derrière un lourd pavois blindé, sa lenteur de rechargement n'avait alors pas grande importance, et elle était bien plus efficace pour viser correctement ou percer une armure. Par contre, en campagne, elle était totalement dominée par l'arc, tellement plus rapide. Des batailles telles que Crécy ou Azincourt démontrèrent que les arbalétriers génois, pourtant des spécialistes, ne pouvaient rien en rase campagne contre le yeoman anglais et son fameux arc long.
Nom | Mains | Prix | Poids | Taille | Type | Vitesse | Dégâts | Allonge | Portée / Incrément |
Arbalète de poing | 1 | 300 | 2 | P | - | 3 | - | - | |
Carreau | - | 1 | 0,1 | P | P | - | 1d4 | - | |
Arbalète légère | 1 | 35 | 4 | M | - | 4 | - | - | |
Carreau | - | 0,1 | 0,1 | P | P | - | 1d6 | - | |
Arbalète lourde | 2 | 50 | 7 | M | - | 5 | - | - | |
Carreau | - | 0,2 | 0,1 | P | P | - | 1d8 | - |
Arc
Une des plus anciennes armes de tir de l'histoire humaine, l'arc existe depuis la préhistoire, et connut une longue et glorieuse carrière dans les forces armées un peu partout autour du globe, ceci jusqu'à la fin du Moyen-Âge. Le principe est simple : il s'agit d'un bâton, tordu au moyen d'une corde tendue entre les deux extrémités. On tire la corde, ce qui accroît la torsion du bâton. Lorsque la corde est relâchée, le bâton revient à son état initial, évacuant du même coup toute la force de torsion qu'il a emmagasinée. Il suffit d'avoir encoché une flèche sur la corde pour que cette force soit transmise à celle-ci, sous forme d'énergie cinétique. Il faut, bien sûr, que le bâton soit le plus élastique possible. Le principe est primitif, mais l'arc a connu bien des évolutions, depuis l'arc court en bois utilisé au début, pour la chasse, jusqu'à l'arc long de guerre ou l'arc composite (intégrant au bois d'autres matériaux, os ou métal, qui donnaient une plus grande puissance). L'arc tire avec une grande énergie (une flèche transperce 2,5 cm de chêne massif à 200 m, et peut en transpercer 9 cm à courte distance !) et avec précision son projectile, ceci jusqu'à une distance efficace de 200 m. De plus, un archer entraîné peut tirer jusqu'à six flèches ajustées par minute (ou même douze sans viser !).
L'armure de plates, tant vantée, des chevaliers, ne pouvait arrêter une flèche qu'au-delà de cent mètres ; en-dessous, elle était perforée… L'arc était nettement moins coûteux qu'une armure et un destrier de bataille, et l'archer, un soldat bien plus économique et facile à former que le chevalier. Ce qui explique les yeomen anglais, pourtant des fantassins, des "roturiers", aient littéralement balayé la fine fleur de la chevalerie française à Crécy et Azincourt, la massacrant grâce à un tir rapide et puissant qui, lorsqu'il ne tuait pas les chevaliers sur le coup, tuait leur monture, les privant ainsi de toute mobilité. L'arc fut une arme très prisée dans beaucoup d'armées bien avant la guerre de Cent Ans, mais il sonna, à ce moment-là, le glas de la cavalerie lourde. Il ne fut détrôné que par la poudre noire et les arquebuses.